les cartes
« cartographies critiques, la beauté du geste », un commun cartographique
Vendredi 25 octobre à partir de 18h30, une soirée à Pol-n
Il n’est meilleur·e cartographe que soi-même.
Les arts de résistance par la cartographie, une soirée mélangée à Pol-n, 11 rue des Olivettes (expo, discussion, atelier, restauration, dj-set).
Ouverture 19h, vernissage de l’exposition et soirée 19h/00h
À la criée et ami·es sortent d’une semaine de formation mutuelle à la cartographie comme art de résistance et en offrent une trace vivante en habillant Pol-n de cartes, d’échanges et de passages à l’acte cartographique et sonore. L’exposition restera visible à Pol-n une semaine en journée (44).
Toutes les cartes sont à 3 € (prix de vente en librairie), commandes groupées à marchander.
Plusieurs cartes sont épuisées (cartes de la Zad, carte de la Beaujoire).
appel à manifestation d’intérêt cartographique
La carte n’est pas le territoire.
Elle est un geste dont nous revendiquons la beauté, mais pas dans n’importe quelles conditions, ni avec n’importe qui et pour faire n’importe quoi.
Les cartes sont ambivalentes.
Les cartes que nous revendiquons sont des objets socialement construits.
Nous les fabriquons ensemble, avec nos subjectivités multiples mobilisées dans des processus d’enquête situés et toujours conflictuels à des degrés divers.
Ces processus vont de l’idée et de l’intuition au résultat visible et à son déploiement dans les communautés habitantes concernées.
La carte n’est certes pas le territoire.
Mais ces deux dimensions de la vie, cartographique et territoriale, sont elles-mêmes plurielles.
Et dire que la carte n’est pas le territoire ne signifie pas que le territoire existe plus objectivement que la carte. Le territoire lui même échappe largement à la rationalité techno-scientifique promue et mobilisée par les pouvoirs étatiques et capitalistes.
La carte est au contraire un des outils qui nous aident à coproduire le territoire où nous vivons et cela d’autant plus que nous vivons dans une modernité tardive hantée par le détachement terrestre et la désastreuse utopie que l’on peut vivre sans territoire.
La carte est une invitation au territoire.
Elle peut aider à notre ré-alphabétisation écologique et aux reconfigurations dont nous avons besoin pour continuer à habiter nos vies, pour gagner la bonne vie là où nous le pouvons.
Mais le territoire est aussi une invitation à la carte, car la dégradation de nos milieux de vie nous invite à les repenser, nous invite à habiter en conscience d’habiter des territoires « donnés », ceux où nous nous trouvons, où nous étions, où nous serons plus tard, en compagnie des autres vivant·es.
Nous nommons nos cartes comme cartographies critiques.
Elles s’accompagnent de précautions anthropologiques visant au tact et au respect des faits mais aussi à la libération de nos souverainetés et l’expression de nos libres-arbitres, de notre puissance. Ici, une ambiance et une pratique de contre-pouvoir dévoilent les dominations croisées qui s’emploient toujours à s’invisibiliser et révèlent les territoires de l’envers.
Ce texte est un appel à manifestation d’intérêt cartographique.
Les processus sont simples en vérité, accessibles, peu coûteux, à la portée de la main et du pas, de la voix et des sens : troubles situés et familiarités de diverses sortes, refus des apparences et désirs d’agir, socialisation des troubles et des désirs, enquête collective qui rend public le processus cartographique et commence à le performer en conscience, ateliers, impression, diffusion entendue comme déploiement, petite économie monétaire pour que tout tienne, à côté de l’énergie vivante mobilisée.
À la beauté du geste, il n’est rien d’autre à faire que de la vivre
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La première édition de la carte de la Zone à défendre de Notre-Dame-des-Landes (février 2016, totalement diffusée sur l’occupation de la 4 voies Nantes-Vannes, suivie de quatre autres éditions, la dernière après l’abandon du projet et les expulsions en mai 2018, toutes diffusées à 1€ !) a ouvert, engagé et assuré une série cartographique partagée avec de nombreux groupes et personnes engagées dans des luttes. Toutes différentes (sauf le format et le pliage), produites dans des processus singuliers, toujours efficaces dans des dialogues frontaux ou plus subtils (faire partager, ouvrir des espaces de discussion, colorer et amplifier nos imaginaires joyeux), diffusées en librairie, dans des lieux militants, des cafés, de la main à la main, etc.
Carte de la Zone à défendre de Notre-Dame-des-Landes
format 96 x 67 cm [16 x 33,5 cm pliée] impression quadri 80 gr, coordination éditoriale à la criée
graphistes, mano, pia & les formes vives et quentin faucompré, impression media graphic rennes / dépôt légal BNF février 2016
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La série cartographique dans l’ordre chronologique
(de la carte la plus récente à la plus plus ancienne), elles sont disponibles aux même conditions d’envoi que les livres, à un tarif unique de 3€ (sauf carte de la Zad, carte de la Beaujoire, épuisées).
juste avant, des ateliers, des esquisses, des week-end de cartographie en lutte quelque part en france
les 4 cartes du projet Grands sentiers avec l’Ensa Nantes (parutions en juin 2024, 2023, 2022 et 2021)
Intitulé Grands sentiers, ce projet se déroule chaque printemps, in situ et au grand air, dans les salles de l’école et ici sur ce blog. Dans cet enseignement, les étudiant·es explorent les potentialités de la marche : autant une mobilité écologique, qu’un outil sensible et critique ou une posture conceptuelle. Via l’auto-commande d’un sentier métropolitain pour le grand Nantes, nous débattons et imaginons d’autres manières de nous déplacer, nous enquêtons sur le territoire proche pour forger les outils d’interventions plus modestes et de conceptions plus ancrées dans des milieux assurément fragiles.
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